Yoshio Kodama


Yoshio Kodama naquit en 1920 à Nihonmatsu. Dans une période de trouble et de guerres sanglantes entre les différents Boryokudan, il est présenté comme l’homme qui rétablit la paix. Pendant la période d’occupation , Kodama fut jeté en prison pour son appartenance à un groupe ultra nationaliste («Association of the Founding of the Nation»).

Entre la fin des années 30 et le début des années 40, Yoshio Kodama travaillait, en qualité d’agent secret au service du gouvernement japonais, dans tout l’Est asiatique. Il s’occupait d’opérations visant à obtenir du matériel stratégique dont l’armée nippone avait besoin pendant la guerre. Il achetait et vendait du radium, du cobalt et du fer devenus des matériaux stratégiques indispensables au cours de cette période. Par la même occasion, Kodama mettait en place un véritable réseau d’espions et d’informateurs mandchous dispersés dans toute la Chine. A la fin de la guerre, il était à la tête d’un empire industriel de plus de 175 millions de dollars. Ce succès lui valut d’être promu au rang de vice-amiral, alors qu’il n’était âgé que de 34 ans. Cette promotion fut très largement remarquée par le public, en raison du jeune âge de l’impétrant. Kodama fut également nommé conseiller du Premier ministre.

En 1946, Kodama fut incarcéré à Sugamo, où il attendit d’être jugé avec d'autres membres du même groupe ultra nationaliste. Il passa alors deux ans en prison avant finalement d’être relaxé. Les Américains voyaient en Kodama un homme fanatique et une menace pour la sécurité. Il était classé dans la catégorie A des criminels de guerre, celle qui regroupait les hommes politiques, les officiers militaires et les ultra nationalistes. Cet homme à leurs yeux, ne devait pas être relaxé. Néanmoins, Yoshio Kodama parvint à négocier sa libération avec les forces américaines, car il leur offrait une médiation privilégiée avec les Boryokudan. Cette mise en liberté devait donc se comprendre par rapport à un élément : l'attrait qu'exerçait à l'époque sur les Américains, la possibilité de disposer au Japon d'une force anti-communiste (ultranationalistes/Boryokudan). Et cet élément l'emportait largement sur le souci de poursuivre les hommes clés de la guerre. Kodama, à la tête d’une véritable fortune fut alors en capacité de développer ses affaires, tout en recueillant des informations sur les communistes insurgés en Chine et au Japon. En 1955, le Parti Libéral et le Parti Démocratique fusionnèrent pour fonder le Parti Libéral Démocrate (PLD). Kodama devint le principal porte-parole de cette coalition, et utilisa les Boryokudan pour lutter contre ses opposants.

Au début des années 60, Kodama décida de rétablir la paix entre les différents clans pour les réunir en une seule grande coalition. Il utilisa ses nombreuses relations pour instaurer une trêve. Il réalisa une rapide alliance entre Kazuo Taoka, Oyabun du groupe Yamaguchigumi, et Hisayuki Machii, un patron de la pègre coréenne chargé du Tosei-Kai. Kodama continua d’user de ses relations pour jouer le rôle de médiateur entre l’Inagawa-kai, ses alliés du Kanto et le Yamaguchi-gumi. La trêve entre les différentes bandes semblait alors très probable. En 1976 l’empire de Kodama commença à s’effriter, lorsque le scandale de la Lockheed Corporation éclata. Des informations révélèrent un pot de vin de 2.1 millions de dollars en sa faveur, de la part des dirigeants de la Lockheed. Le 23 mars 1976 le jeune acteur Maeno, jusqu’alors fervent admirateur de Kodama essayait de mener une mission Kamikaze. Réalisant la stupidité de son attachement à Kodama il décidait de s’écraser en avion contre le toit de la maison de Kodama à Sétagaya, l’un des quartiers de Tokyo. Sa mission fut un échec puisque Kodama survécut, mais le jeune pilote y perdait la vie.


Kodama fut, à cette période, accusé de corruption, de faux témoignage et de violation de la loi. Mais en raison de sa mauvaise santé, le jugement fut repoussé. Finalement le 17 janvier 1994, il décédait d’une attaque cardiaque. Peu de temps avant sa mort, il aurait dit, dans l'une de ses dernières interviews, que sa mort serait la dernière punition pour avoir servi l’occupant américain.

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